Monthly Archives: juin 2015

Bibliographie

Pour développer nos incursions yogiques,
petite liste 
de livres m’ayant sincèrement touchée.


La bible du yoga de B.K.S. Iyengar : tout est dans le titre !

Yoga Sutra de Patanjali : les fondamentaux datés de -2000 à -5000 ans avant notre ère, série d’aphorismes originels, à lire par petits bouts pour mieux y revenir au fil de notre chemin…

Le yoga comme art de soi de Philippe Filliot : petit journal de bord du quotidien d’un yogi, avant de déployer des réflexions plus philosophes sur ce grand thème « qu’est-ce-que le yoga? »

Yoga, anatomie et mouvements de Leslie Kaminoff : guide illustré des postures, respirations sous l’angle anatomique
puis pour aller encore plus loin,

Anatomie pour le mouvement de Blandine Calais Germain & Andrée Lamotte.

Vinyasa Yoga de Gerard Arnaud : guide essentiel de la Fédération Française de Yoga, en image et étapes par étapes

La solution intérieure de Thierry Janssen : quand un chirurgien belge devient thérapeute, il compile toutes les études mondiales en cours sur les médecines non conventionnelles et nous livre les clés de l’interaction corps/esprit (relaxation, méditation, hypnose, yoga etc…) disponible en chacun de nous.

Les mudras de Gertrud Hirsh : parce que personne ne soupçonne le pouvoir au bout de nos doigts…

Méditer jour après jour de Christophe André : la méthode mindfullness pas à pas avec l’aide bienveillante de ce grand monsieur

Yoga, l’Art de l’Attention de Elena Brower : livre très personnel à l’américaine avec guest star, ambiances, photos, images et croquis. I am such a great fan !

Yoga Nidra de Swami Satyananda et ses CD : technique millénaire, escapade aux confins de la veille et du sommeil, expériences de relaxation profonde et unique.

DVD de Mika de Brito : star nationale en partenariat avec Nature&Découverte, ce yogi musicien nous initie patiemment au mouvement et à l’écoute, une merveille !

Côté enfants :


Des enfants qui réussissent de Micheline Flak et Jacques de Coulon : le chemin du RYE, association agréée par le Ministère de l’Education Nationale

Les Philofables de Michel Piquemal : ahrr sagesse quand tu parles à nos enfants…

Devenir attentif, 30 séances de relaxation et de yoga de Henriette Philizot : mine d’or d’exercices pour les enfants, progression des séances, précieux

VARIOUS EXPERIENCES

La séance hebdomadaire a rapidement été insuffisante. Découvertes, curiosité…

Les opportunités de cours, de profs, de salles sont énormes à Houston.

Un sondage du Yoga Journal en 2008 dénombrait 16 millions de personnes pratiquant le yoga aux USA. Cela ne représente que 5% de la population mais tout de même cela en impose.

Les Américains sont très pragmatiques : donc le yoga c’est simple, accessible. Il y en a dans toutes les salles de sports, il y a aussi des studios dédiés au yoga, déclinés sous différentes formes, écoles : le hatha yoga, flow, Baptiste, ashtanga, power flow, hot, yin, vinyasa, restorative, Forrest, Bikram…. et à toutes heures de la journée, from 5:45am until 9:00pm.

Test N°1 Bikram : la forte chaleur (40°C) réchauffe mon corps, j’ai la sensation d’être plus souple, de pouvoir aller plus loin dans mes postures. Sueur ruisselante et permanente presque génante, rythme soutenu et vocciférations de l’animatrice pour maintenir la posture, enchainements figés dans les 26 postures de la séance avec pour objectif commercial : la fonte des graisses ! Stop ! Voici donc pour moi la limite de ce cours : il n’y a plus de conscience de soi, plus d’attention, tout est centré sur le ‘tenir’, on est en mode ‘survie’…le préfixe ne me convient pas.

Test N°2 Ashtanga : cette appellation, dans sa déclinaison occidentale, réunit des pratiquants plutôt confirmés pour dérouler les séries…il y a en 4, on peut mettre des années avant d’en maîtriser ne serrait-ce qu’une seule ! Le cours suit l’enchaînement conventionné. La récurrence des mêmes postures cours après cours m’apporte une stabilité, me permet de ressentir les effets semaine après semaine. Je vois ma progression, j’ai des bases pour comprendre mon état du jour. Par contre, où sont les autres postures, ces 84.000 postures de yoga (comme on dit 36.000 pour signifier beaucoup) ?

Les cours de vinyasa flow me laissent plus de liberté avec une multitude de postures, d’enchaînements et de rythmes différents.

VINYASA FLOW

Le mot Flow me parle au delà de la traduction littérale, la sensation physique résonne jusqu’au mental.

Ce Flow illustre exactement ce que j’ai ressenti pendant et après.

Ce SMOOTH, ce STREAM, ce courant qui nous traverse tel le souffle qui nous parcourt, qui circule en nous et nous apporte l’essentiel : la vie.

STEADY and MAIN.

Au sens propre comme au figuré, un sentiment de liberté…allant jusqu’à l’épanouissement.

I RISE.

Le flow est cette énergie qui circule dans tout mon être, mon corps d’abord, où chaque inspiration va jusqu’au bout de mes doigts. Je visualise ce flot d’air qui passe par mes muscles, mes veines, mes organes… mes nadis, mes chakras.

Le souffle, le flow, ma respiration relie chaque partie de mon corps dans un seul et même mouvement, inspir, expir.

C’est l’énergie vitale, le prana.

NAMASTE

“Nama” = bow – “as” = I – “te” = you

Littéralement, “bow me you”: I bow to you.

Le geste illustre la parole : je place mes mains jointes au niveau du coeur et j’incline la tête et/ou le haut du corps. Je peux aussi placer mes mains sur le front au point juste entre les 2 sourcils et les descendre près du coeur.

Namaste, c’est un profonde forme de gratitude et de respect.

En joignant la pensée au mouvement d’inclinaison yeux fermés, je ressens une paix profonde que je partage avec le professeur, l’ensemble du groupe pratiquant, mon entourage, le monde.

Un sentiment sincère de communion du coeur et de l’esprit.

Un sentiment d’amour, de paix et de partage.

Ensemble.

We are the same. We are One. We are.

“Il n’y a alors plus de séparation entre vous et vous, donc. Mais plus de séparation non plus entre vous et le monde, entre l’intérieur et l’extérieur, entre le je et le nous.”

André Compte-Sonville

SHAVASANA, kesako ?

La traduction de cette posture a de quoi faire frémir les occidentaux : le cadavre.

Come on, this is Halloween or what ?

Il s’agit là de s’étendre par terre, comme dans son lit diront les uns, comme sur son lit de mort diront les autres….dans un juste alignement, les épaules au sol, la colonne dans son axe, du sacrum aux cervicales, les pieds tournés vers l’extérieur, les paumes des mains vers le ciel, les lombaires dans leur courbure naturelle, les yeux se ferment…tout le corps est détendu, la gravité fait son travail. Très bien, no problem

Je respire, mais mes pensées s’entrechoquent. De la posture, elles partent vers ce qui m’attend après, ressassent un événement survenu avant, tout se mélange, mon esprit s’agite, rien n’est calme et reposé.

Je crois que ce qui a fait le déclic c’est cette petite phrase : “you’ll have to SURRENDER”…

Surrender : to give up possession or control of, completely or for a short time…

Déposer les armes, baisser les bras, se rendre, lâcher-prise.

En fait je le sens bien, mes paupières ne sont pas complètement closes, je perçois la lumière. Mes dents se touchent, mes lèvres sont serrées. Voici les signes : je ne me rends pas, je fais semblant. Je suis sur le qui-vive, je ne veux pas relâcher complètement… Que va-t-il arriver si je relâche tout ? Mon esprit va-t-il sortir de mon corps? Je vais disparaître ? Je dois abandonner cette enveloppe corporelle mais mon esprit est bien là, mon énergie aussi, just surrender physically. I close my eyes. Je relâche la machoire inférieure et une expiration par la bouche me permet cette décontraction, la tête s’incline légèrement vers l’arrière, last expir.

Le yoga m’apprend à abandonner tout ce qui n’est pas moi.

Je lâche véritablement prise, je m’abandonne physiquement, mais mon état de conscience reste éveillé, je ressens tout ce qui est en moi, ce qui m’entoure, la lumière, les bruits, le murmure du vent…

Bien-être. Bien être. Etre bien.

OM

Mais qu’est-ce que c’est que ce son ? Qu’est ce que veut dire ce truc OM (prononcez A U M)?

Est-ce une prière envers un Dieu ? Est-ce d’origine indienne, hindoue, bouddhiste ?

…mais si ce n’était qu’un son en fait, tout simplement ?

L’ouverture de la bouche, l’air qui sort par la trachée, poussé : un son est émis. Mon souffle détermine sa longueur, son ampleur…Il résonne en moi, de la gorge jusqu’à la tête puis dans tout le corps. Je visualise ses vibrations.

Si si, littéralement, physiquement, mes yeux clos voient dans l’ombre des cercles plus clairs, qui progressent vers l’extérieur, comme une onde. Plusieurs cercles qui vibrent avec mes battements de coeur. Je vois le son.

L’expérience est unique.

Ainsi le OM, syllable sanskrite, est le son original, primordial, à partir duquel l’univers se serait structuré.

A représente le commencement, la naissance.

U la continuation, la vie.

M la fin, la mort.

OM représente donc la totalité de ce qui existe.

Certes, il s’inscrit dans de nombreuses religions de l’Inde.

En fait, il est universel.

BLISS

Un jour, un des pratiquants est sorti de la salle avec ce commentaire concernant le cours : “Oh, such a bliss !”

Je n’ai pas compris si c’était un mot de vocabulaire ou juste une onomatopée, y avait-il une traduction ?

Parce que le son du mot a été très explicite pour moi : Bliss, un bien-être, avec une notion d’apaisement en plus, au delà de la détente, quelque chose de doux et de durable : une sérénité.

Cela est sûrement marqué par la sonorité qui s’étire. Bliss me parle.

Je n’ai pas besoin de traduction. Je me laisse porter par le mot, le son, je le RESSENS…encore cette sensation de flow.

Dictionnaire Longman « Bliss : complete happiness »

LIFETIME

Avec la pratique du yoga, je vis un moment de plénitude dans le sens donné par André Comte-Sponville :

“un de ces moments de grâce, où l’on a cessé de désirer quoi que ce soit d’autre que ce qui est (…) ou que ce que l’on fait (…), où l’on ne manque de rien, où l’on n’a plus rien à espérer ou regretter, où la question de la possession ne se pose plus (il n’y a plus d’avoir, il n’y a que l’être et l’agir)”.

“C’est pourquoi vous êtes comme libéré de vous-même : parce qu’il n’y a plus de dualité entre ce que vous faites et la conscience qui l’observe, entre le corps et l’âme, entre le je et le moi. C’est qu’il n’y a plus que le je. C’est la mise entre parenthèse de l’égo.”

Voilà ce qu’il m’est arrivé de vivre, de ressentir, d’expérimenter.

Le yoga me permet simplement d’être vivante, d’habiter directement avec le réel, de le voir de l’intérieur sans autre médiation que mon corps, de n’être plus séparée de moi-même ni de tout, de dire oui à tout et d’être libre.

Alors, Oui, je ne sais pas si je pourrais un jour m’asseoir en padmasana

Oui, mes épaules rigides empêchent mes mains de se rejoindre en namaste dans le dos ou de prendre suffisamment d’appui sur les bras pour urdhva dhanurasana.

J’en ai conscience …je l’accepte

Demain sera un autre jour.

Ce vendredi matin, à 11H30, l’endroit, the place, de cette première expérience de yoga se nommait “Lifetime Fitness Center”.

LIFETIME. The time during witch a person is alive.

Ici commence mon chemin.

First experience YOGA in the USA

La salle était pleine à craquer, je veux dire que les tapis n’étaient qu’à une largeur de main les uns des autres. La chaleur était réglée sur 78°F ( soit 25/26°C, quite hot, isnt’it ?).

Autour de moi, pas loin de 25 personnes : des grands, des petites, des jeunes, moins jeunes, souriant, crispés, bedonnant, ficelles, débutant(es), dingues de fitness…une population multifacette, impossible de donner le LA de ce qui nous attendait. Message de bienvenue, debout les mains jointes et des mots inconnus au bataillon. Regard à droite à gauche, OK je fais comme les autres. La musique qui monte doucement, le prof nous accompagne en rappelant comme unique consigne : “inhale … exhale”. Je me cale instantanément sur ce mouvement.

Je me souviens bien m’être sentie perdue entre le vocabulaire nouveau, les positions incroyables, bringuebalantes, le souffle coupé par moment, la sueur ruisselant de mon front, mes bras…Wahououou ça bouge par ici !

Premier constat : Le yoga n’est pas statique. Ça déménage même !

Second constat : le souffle est primordial. Un petit décalage entre l’inspir et l’expir et la posture devient torture…

La relaxation finale est un Bonheur, nouveau.

Pas sûre d’avoir réussi à complètement me relâcher, mais je repose mes muscles, mon corps.

Salutation du prof, tiens il est un peu mystique avec ses mains jointes mais son message est sympa, il nous remercie nous souhaite une belle journée.

C’était bien. Tout simplement ?

Je pense que la satisfaction de cette première expérience résidait dans la sensation physique pure. Tout cela semblait cohérent : je bouge, je m’active, je transpire…Comme toute activité physique, je sécrète des endomorphines, dans tout le corps, elles diffusent un sentiment de plaisir. Logique, simple, efficace.

Mais il y avait là un petit quelque chose en plus…

L’ambiance peut-être avec une salle à la lumière tamisée, une douce chaleur ? Le groupe atypique, très hétéroclite? Le prof ? Les copines ?

Les séances suivantes, avec d’autres professeurs, m’ont montré comme un cours peut être très varié, riche.

Chaque jour est différent. Chaque moment de la journée aussi. Chaque prof nous accompagne selon sa personnalité, son tempérament, ses enchaînements de postures. Mon corps aussi est différent. Des jours où je suis plus souple, d’autres moins, plus agitée ou plus reposée. La suite promet d’être riche !

L’aventure commence !